Vers un hiver potentiellement doux ? Retour sur les indices actuels

En guise d'introduction, nous tenons à souligner que la dernière perturbation généralisée sur notre région date désormais d'il y a quatre mois. Depuis, il n'y a eu que de petites averses passagères, de rares orages trop espacés pour enrayer l'exceptionnelle sécheresse. Nous vous le disions hier : cette situation est pour le moment bloquée. Outre un passage momentanément frais début septembre, nous enchaînons les périodes chaudes à très chaudes depuis le début de l'été.
C'est pourquoi nous nous intéressons aujourd'hui aux indices pour les semaines et mois à venir. Avant de développer un argumentaire au conditionnel, nous insistons bien sur le fait que nous n'élaborons pas des prévisions saisonnières à l'échelle de la région, tant les incertitudes sont importantes à cette échéance. Nous allons simplement décliner quelques arguments, à considérer avec la situation actuelle, sur d'éventuelles projections à venir.
Pour mesurer l'intensité d'El Nino, nous utilisons notamment l'indice ENSO. Cet indice revient sur les relations entre atmosphère et océan pouvant induire des variations du temps sur des cycles plus ou moins longs, sur une bonne partie de la planète. Il se caractérise par le mouvement d'eaux chaudes qui provoquent une condensation plus ou moins importante. Depuis la fin de l'été, une faible NINA s'est mise en place, comme en atteste le graphique de la NOAA ci-dessous :
Selon les modélisations du centre Américain, le pic de la NINA devrait être atteint fin décembre, avec éventuellement une NINA modérée. Ensuite, une tendance vers le neutre est envisagée, notamment entre janvier et février. De façon générale, il est admis dans la communauté scientifique qu'une NINA favorise un schéma en NAO- pouvant favoriser les décrochages polaires de notre côté de l'hémisphère. Il faut toutefois prendre du recul : les décrochages polaires peuvent circuler plus ou moins n'importe où sur l'hémisphère nord, tout en épargnant la France.
Néanmoins, si cela se confirme nous pourrions cette année avoir les premiers coups de froid assez tôt dans la saison, éventuellement dès novembre et se prolongeant en décembre. Des coups de froid certainement entrecoupés de périodes plus douces. Rien de plus classique en soit. Au début de l'année 2018, nous pourrions - mais cela reste là aussi à confirmer - basculer dans un schéma NAO+ favorisant davantage de douceur de notre côté de l'hémisphère.
Un début d'hiver potentiellement similaire à celui de 2007 avec des conditions majoritairement stables et un possible coup de froid précoce. Autre indice à analyser : la QBO.
L'indice QBO semble confirmer la tendance précédemment décrite, avec la mise en place d'une "phase Est" en cours. Dans cette phase, la QBO favorise un ralentissement des flux zonaux dans la stratosphère, avec propagation graduelle et éventuelle vers la troposphère. Dans l'éventualité où la propagation se fait jusqu'à la troposphère, le courant-jet tend aussi à ralentir, favorisant les éclatements du vortex polaire qui est moins concentré que lors d'un violent courant-jet. C'est précisément dans cette configuration que les coulées d'air froid sont favorisées sur notre hémisphère.
Néanmoins, l'utilisation de cet indice reste une fois de plus à nuancer. Associée à l'activité solaire forte, la QBO phase Est ne favorise pas forcément la NAO- à contrario d'une activité solaire faible. Ces données seront à analyser prochainement. En ce 28 septembre 2017, l'activité solaire est relativement faible. Elle devrait le demeurer ces prochains mois. Nous accordons de ce fait un crédit assez significatif à un début d'hiver (novembre/décembre) en NAO- (revoir les explications au début de l'argumentaire). Le modèle CFS ci-dessous (site météociel), dans l'une de ses simulations, témoigne de ce potentiel frais à froid pour le début d'hiver :
Dans ce contexte, nos services tendent sur un début d'hiver (duo novembre/novembre) proche des moyennes saisonnières et peut-être même légèrement en dessous. Par contre, le trio janvier/février/mars pourrait - en considération avec les moyennes saisonnières - se situer au dessus des normales. Les statistiques montrent par ailleurs qu'un hiver précoce est souvent suivi d'une deuxième moitié plus douce que les normes. Toutefois, les statistiques sont faîtes pour être démontrées, laissant de l'espoir aux amoureux de la neige et du froid.
D'autres modèles saisonniers vont à contre-courant de la tendance décrite ce qui prouve que la prévisibilité est médiocre. Une tendance plus précise sera proposée fin octobre.
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