2023 a débuté comme 2022 s'est terminée : sous le signe d'une douceur hors norme. Des centaines de records de douceur ont été battus en France mais plus largement en Europe. On doit cette grande douceur à la persistance d'une bulle anticyclonique entre le Maghreb, l'Espagne et le sud de l'Europe. Le flux, courbé au secteur sud-ouest en altitude, assèche et réchauffe la masse d'air. Les 20°C ont alors été approchés ou atteints dans de nombreuses régions de France. L'enneigement devient mauvais de partout, sauf localement dans les Alpes du sud.

Il est important de considérer qu'il y a toujours eu des périodes douces et peu enneigées en hiver. La différence est que ces périodes douces durent de plus en plus longtemps, contrairement aux décennies précédentes où elles étaient plus rares et surtout moins durables. A l'heure de rédaction de cet article, nous confirmons la poursuite de la douceur jusqu'au 8 janvier environ, bien que les températures vont amorcer une baisse, puis un changement de régime semble quand même probable autour du 10 janvier. 

Le contexte synoptique va rester dominé par l'anticyclone tout au long de la semaine à venir, ainsi que le week-end prochain. Dans ce contexte, la douceur reste de mise, où que l'on soit, aussi bien en bord de mer, qu'en plaine ou en montagne. L'anomalie des températures à 850 hPa (environ 1500 m) va rester voisine de 5 à 8°C selon les régions. Au sol, nous aurons souvent des valeurs de 2 à 4°C au-dessus des normes. Petite nouveauté : nous espérons une fin de semaine plus ensoleillée sur les régions Méditerranéennes, notamment sur le Languedoc où les nuages bas sont tenaces depuis des semaines.

Ce n'est qu'autour du 7 ou 8 janvier que l'activité dépressionnaire devrait forcir sur l'Atlantique, repoussant partiellement l'anticyclone vers le sud, en direction de l'Afrique. Bien évidemment, il est encore tôt pour savoir jusqu'où va s'abaisser la limite barocline (cette fameuse ligne qui délimite au nord les dépressions et au sud l'anticyclone) mais les prévisions ensemblistes (scénario moyen) sont en faveur d'un flux d'Ouest/Nord-Ouest plus dynamique sur la France. Cela va dans le sens d'une baisse ordinaire des températures et du retour des précipitations sur les 3/4 de la France. La Méditerranée serait foehnée (sèche) en raison du vent de terre. Scénario propice à de la neige en moyenne montagne, surtout sur les Alpes, l'Ouest des Pyrénées, bien que de petites chutes de neige seront possibles sur les sommets de la Lozère et des PO. En bref, rien de palpitant à cette échéance !

Nos regards se portent prudemment sur des échéances plus lointaines : entre le 10 et le 15 janvier. Qu'il s'agissent des modèles ensemblistes ou des modèles saisonniers, le changement de temps semble se confirmer et se renforcer durant cette période. Comme nous l'avions indiqué dans nos précédents articles, il y a deux scénarios principaux qui pourrait succéder à cette période. Le plus probable n'est pas celui que l'on préfère : la reprise d'un régime ondulant sur l'Europe. Il s'agirait d'une succession de périodes fraîches et perturbées avec des périodes anticycloniques plus douces. Un temps "de saison" proche des normales saisonnières avec de petites gelées blanches lors des nuits dégagées et déventées.

Le deuxième scénario voit l'anticyclone remonter vers les plus hautes latitudes. S'il vient à se vérifier, nous aurions un flux continental sur l'Europe, susceptible de s'approcher de la France, ou même de gagner notre pays. Ce n'est pas le scénario dominant, bien que le modèle saisonnier CFS commence à évoluer depuis quelques jours vers un flux d'Est (peu dynamique). Nous misons tout de même sur une baisse significative (en rapport à ce que l'on connaît actuellement) des températures. 

Facebook Twitter Google+