Samedi dernier, le 18 mars, une perturbation pluvieuse et localement orageuse a apporté 36,8 mm à la station de Perpignan-Rivesaltes. Il faut remonter au 23 septembre 2022 pour retrouver un cumul aussi "élevé". Cette pluie est vue comme une providence et est effectivement bénéfique pour la nature en souffrance. Toutefois, il faut prendre du recul et replacer ces cumuls de pluie dans le contexte. Un contexte très mauvais depuis maintenant de nombreux mois. Nous avons entamé une période remarquablement pour ne pas dire exceptionnellement sèche sur la France et plus particulièrement sur les régions méditerranéennes.

Si on observe de petites disparités ultra-localisées, le constat est valable pour l'ensemble de notre région : nous manquons d'eau. Avec le début du printemps, il devient de plus en plus difficile de croire une réelle amélioration. Différents enjeux sont en cours, en surface mais aussi sous terre.

Source : BRGM

Si la sécheresse de surface peut assez rapidement évoluer, la cinétique est bien différente en ce qui concerne les nappes phréatiques. Il faut savoir que la période de recharge de ces nappes se situe entre novembre et mars. C'est durant cette période que nous attendons normalement le plus de pluies sur la France mais c'est aussi durant l'hiver que l'évaporation est la plus faible et que la flore retient le moins d'eau. En arrivant au printemps, la végétation puise davantage d'eau de pluie et le rayonnement est grandissant tout comme les températures, favorisant l'évaporation.

Si on regarde la carte ci-dessus, le constat est sans appel. Une très grande majorité des nappes de notre pays est d'un niveau bas ou modérément bas dont deux secteurs avec un niveau très bas. Au 1er mars, aucune nappe n'est au-dessus du niveau. Il faut savoir que la rapidité de recharge des nappes varie. Par exemple, le niveau des nappes du bassin parisien évolue très lentement. Cette année 2023 s'annonce très probablement pour ne pas dire certainement délicate concernant l'état de nos réserves d'eau. Pour la sécheresse de surface, nous pouvons toujours espérer un printemps très pluvieux.

Source : EFFIS / Copernicus

Ci-dessus, nous vous présentons les dernières tendances issues du modèle Européen ECMWF. En bleues, nous avons les anomalies positives de pluies tandis qu'en oranges, les anomalies négatives de pluies. La carte de gauche est valide pour la période du 20 au 26 mars tandis que celle de droite concerne la période du 27 mars au 2 avril. Nous pouvons remarquer une importante anomalie positive sur le Nord de l'Europe dont le Nord de la France, ce qui est une très bonne nouvelle pour ces territoires.

Les nouvelles sont moins bonnes pour les régions Méditerranéennes avec un déficit qui pourrait continuer de se creuser d'ici le début du mois d'avril. Attention, déficit ne signifie pas qu'aucune pluie n'est attendue mais que les précipitations s'annoncent anormalement faibles et sous les moyennes de saison, comme c'est le cas depuis des mois et des mois. Les tendances plus lointaines pour la suite du mois d'avril sont très incertaines et il n'est pas encore possible de déterminer si la pluie pourrait faire durablement son retour sur notre région.

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