Cet été, nous avons beaucoup parlé des températures. Elles ont été beaucoup trop régulièrement au-dessus des moyennes avec une importante canicule en fin d'été. Elles ont aussi été temporairement plus fraiches mais la fraicheur ne pèse absolument pas face à la chaleur qui l'emporte une nouvelle fois nous offrant un été anormalement chaud. Ces températures ont tendance à nous faire oublier un autre élément très critique : le manque de pluie.

Pourquoi la sécheresse est-elle passée en arrière-plan ? Sans doute que les nombreux orages entre le mois de juin et le début du mois de juillet ont permis à la nature de respirer avec une recharge de nos cours d'eau nous faisant passer une partie de l'été avec de l'herbe verte. Autre conséquence de ces orages, un nombre de feux de forêts assez bas sans incendie catastrophique comme ce fut le cas en 2022. Toutefois, cette petite pause est maintenant derrière nous. La nature a retrouvé sa palette de couleurs autour du jaune paille et nous nous tournons vers notre automne 2023 presque de manière religieuse en espérant qu'il nous apporte les précipitations dont nous avons besoin.

Carte : info sécheresse

Ci-dessus, la carte représente le niveau des nappes phréatiques par département. Il est important de noter que des différences sont présentes au sein d'un même département selon la nappe et ses caractéristiques mais la moyenne de nos départements est malheureusement facile à analyser. Cette couleur rouge signifie que le niveau est très bas avec une probabilité d'occurrence d'une fois tous les 10 ans ou moins.

Si les cours d'eau ont pu retrouver quelques couleurs en début d'été, il ne faut pas oublier que le niveau de nos nappes sont au plus bas. Comme cela a été expliqué à de nombreuses reprises, la période de recharge des nappes se situe surtout durant l'hiver. Les pluies estivales sont aspirées par la végétation ou s'évaporent en raison des fortes chaleurs et des longues journées ensoleillées. Le pourcentage de l'eau qui tombe durant l'été pour s'infiltrer jusqu'à nos nappes est marginal. Cela démontre une problématique qui dure depuis de nombreux mois et dont nous ne parvenons pas à sortir.

Cartes : ECMWF

Pour contrebalancer cette lourde tendance sèche, il nous faudrait une longue période humide et pluvieuse. C'est pourquoi nous regardons à très longs termes avec toutes les incertitudes que cela engendre. Le modèle Européen ECMWF propose des tendances lissées sur trois mois (plus les tendances sont lointaines et plus elles sont lissées). Ci-dessus, la carte de gauche représente la pression au niveau du sol sur le trimestre octobre/novembre/décembre. La prédominance du bleu signifie que les dépressions pourraient être nombreuses sur l'Europe et notamment autour de la Méditerranée.

La carte de droite montre logiquement que ce trimestre octobre/novembre/décembre pourrait être plus humide que la moyenne sur de nombreux pays Européens dont la France. Bien entendu, cela ne signifie pas que nous aurons de la pluie pendant trois mois mais que la moyenne des pluies sur ces trois mois ont de bonnes probabilités d'être au-dessus de ce que nous avons habituellement. Cela représente une très bonne nouvelle. Une bonne nouvelle très relative car ces tendances restent incertaines. Il peut très bien pleuvoir sur les trois quarts du pays sans que cela concerne notre région. En attendant, ci-dessous, voici les cumuls de pluie modélisés d'ici mardi prochain. Cela se passe de commentaire.

Carte : Météociel

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